Andromaque
Dans ce drame qui mêle intrigue amoureuse et politique, Racine pousse la passion jusqu'au paroxysme. Son quatuor amoureux n'aura d'autre issue que la mort ou la folie. Ici, dans cette cette adaptation du metteur en scène Anthony Magnier pour la compagnie Viva, la rigueur des alexandrins est mise en valeur par une scénographie moderne, épurée, affranchie de l'époque.
Le metteur en scène a joué sur le feu de l'interprétation (mention spéciale à Pauline Bolcatto incarnant une sublime Hermione ) et la froideur glacée du décor. Incandescence des passions amoureuses, rouge de la robe d'Hermione, sang sur les mains d'Oreste, pluie de cendres, le spectateur est partagé entre fascination et effroi, entre terreur et pitié.
Par un savant jeu de rideaux et de clairs obscurs, les protagonistes évoluent dans un cadre rigoureux au format variant selon la scène et dont ils ne peuvent s'échapper. La pièce est traitée comme une suite de tableaux implacables, inéluctables, d'une grande beauté formelle, séparés par les intermèdes sonores et visuels dont la puissance a emporté les spectateurs.