mardi 24 mai 2016

Cuba, Trinidad








Trinidad, Trinidad,
belle et cruelle
trop de soleil
trop de touristes
trop de beauté
tu t'en moques.....


"La chaleur est une plaie maligne qui envahit tout. Elle tombe tel un lourd manteau de soie rouge qui serre et enveloppe les corps, les arbres, les choses, pour leur injecter le poison obscur du désespoir, de la mort lente et certaine. La chaleur est un châtiment sans appel ni circonstances atténuantes, prêt à ravager l'univers visible; son tourbillon fatal a du tomber sur la ville hérétique , sur le quartier condamné. Elle est le calvaire des chiens errants, bouffés par la gale, malades d'abandon, à la recherche d'un lac dans le désert; des vieux aussi qui trainent des cannes encore plus fatiguées que leurs jambes, arc-boutés contre la canicule, en lutte quotidienne pour la survie; et des arbres, autrefois majestueux, à présent courbés sous la montée furieuse des degrés; et de la la poussière morte dans des caniveaux nostalgiques d'une pluie qui n'arrive pas ou d'un vent indulgent, capables d'inverser ce destin immobile et de métamorphoser cette poussière en boue ou en nuages abrasifs ou en orages ou en cataclysmes. La chaleur écrase tout, tyrannise le monde, ronge ce qui peut être sauvé et ne reveille que les colères, les rancunes , les envies, les haines les plus infernales, comme si son but était de hâter la fin des temps, de l'histoire, de l'humanité et de la mémoire......."  Electre à la Havane.  Léonardo Padura