mardi 14 mars 2017

Souffler c'est jouer

Samedi soir c'est un souffle chaud et coloré, aux parfums d Afrique et de Bretagne  qui a parcouru le Roudour. Les 170 spectateurs se sont laissé transporter par les trois musiciens-magiciens de Serendou, le flutiste breton-du-monde Jean Luc Thomas et ses deux  grands frères du Niger Yacouba Moumouni chanteur et flûtiste hors pair et Boubacar Souleymane chanteur et virtuose de la calebasse.

 Entre les trois musiciens, c'est une longue et belle histoire faite de respect, d'écoute et de compréhension mutuelle. Et cela s'entend. La musique celtique de Jean Luc Thomas est si imprégnée d'Afrique qu'elle en devient un tissu sonore original riche des deux cultures, sans en trahir aucune. Les musiques africaines se teintent de "celtismes" sans altérer leur vitalité propre. Échanges régénérants... Équilibrées, les deux influences revendiquées  se sont si bien apprivoisées qu'on n'en perçoit pas les coutures.

Ce premier concert de sortie de disque était placé sous le signe du mouvement. Gagnés par le rythme, les musiciens , loin des postures habituellement figées, esquissaient quelques pas de danse tandis que leur irrésistible musique attirait quelques spectatrices sur la scène. L'authenticité et la richesse de cette rencontre musicale et humaine inspirée a procuré au spectateur un sentiment de joie et de partage. Précieux!






















samedi 11 mars 2017

Vendredi soir au Roudour, les spectateurs du concert de Motion Trio n'en croyaient pas leurs oreilles. Dès les premières notes, les trois accordéonistes venus de Cracovie (Pologne) en passant par "les folles journées de Nantes" ont démontré que le "piano du pauvre" comme on le surnomme parfois avec condescendance est formidablement riche de possibilités infinies.

Technique et répertoire, tout peut s'envisager sans limite si l'on est à la fois virtuose et inspiré. Au cours d'un concert époustouflant, les trois artistes ont "tout" joué .... ou presque : Un prélude de Chopin métamorphosé en tango langoureux et entêtant; une hilarante imitation de jeu vidéo,  avec bruitages ( mais sans trucage ni machine ) ; un soufflé balkanique diaboliquement  énergisant; un road-movie ferroviaire qui donnerait l'envie de voyager au plus pantouflard des sédentaires .... et même un pipe band écossais, brumes des Highlands comprises!

Rien de démonstratif pour autant, car ces trois virtuoses sont avant tout des artistes au service de la musique. Ils explorent de nouveaux sons et de nouvelles formes, mais au delà de leur talent sidérant, c'est d'abord leur musicalité qui a envouté l' auditeur. Ainsi "The heart" un morceau qui respire au rythme des battements du cœur ou encore "little story", une mélodie minimaliste bourrée d'émotion,   sont de vrais bijoux. Et puis ..... Il y avait aussi à voir : 


































Margate . Kent. England. Bord de mer.

"Every kind of people to make the world go round... " ça c 'était juste avant de brexiter . Franchement, what a pity! , j aimais bien me sentir européen ( vraimin vraimin, c est vach'ment bien ) avec those people qui don't look like me.


















































































mercredi 8 mars 2017

Une soirée avec Raymond

"An Evening with Judy" by Raimund Hoghe
Le Mac Orlan
Brest
Festival Dansfabrik

Apercevoir les petits corps et grandes voix de Marguerite Duras, la môme Piaf ou peut être votre mère glissés dans le fantôme de Judy Garland, leur sœur américaine, Raymund Hoghe vous le suggère et vous ne le/la/les quittez pas des yeux.
...Et aussi vos yeux se mouillent parfois car il y a de la beauté dans ces gestes fins, précis, juste esquissés; dans le Regard de Raimund Hogghe qui vole over the rainbow ( Oh, somewhere over the rainbow bluebirds fly. And the dream that you dare to, Oh why, oh why can't I? ) . Il y a aussi un humour délicieux, de longues pauses parce que c'est ainsi, il faut regarder longtemps pour apercevoir les rêves.
Alors quand il est question de continuer, d'aller voir d'autres spectacles du festival "Dansfabrik", vous répondez "Oh non, je reste avec Raymond..."
A vrai dire, c'est Raymond qui reste avec vous.