dimanche 22 novembre 2015

Rouge Flamenco

Rocio Marquez au Roudour


L'étoile montante du flamenco a brillé vendredi soir au Roudour. Les spectateurs sont tombés sous le charme flamboyant de Rocio Marquez, représentante du Flamenco d'aujourd'hui. La belle et jeune (30 ans) chanteuse n'est certes pas d'origine gitane, mais elle puise à la source du flamenco depuis son plus jeune age et maîtrise parfaitement cet art exigeant et complexe (ô combien!). Elle enthousiasme les aficionados du genre, mais elle sait également toucher un public de néophytes en proposant un art pur et dépouillé.


Vendredi soir, l'intensité de sa voix claire et la précision de son chant ont ensorcelé le public. Toute de rouge vêtue, Rocio Marquez est une flamme vive qui brûle et illumine. Les émotions se lisent sur son visage tandis que ses mains expressives accompagnent un chant à l'énergie folle. Elle tisse un chemin d'arabesques vocales tout simplement époustouflant. Son dialogue permanent avec le guitariste virtuose Miguel Angel Cortes a captivé l'auditoire auquel elle a offert un superbe dernier morceau en rappel, sur le devant de scène, debout et sans la moindre amplificatio
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En voici les deux dernières minutes : 







mardi 17 novembre 2015

Birds on a wire au Roudour





DEUX DAMES-OISELLES SUR LE FIL DE LA BEAUTE




Mardi, onze heures du soir, les deux musiciennes de "Birds on a wire" se sont envolées, mais les spectateurs s'attardent encore au café littéraire du Roudour. Ils ont envie de prolonger le moment rare et mémorable qu'ils viennent de partager et qui s'est achevé sur deux rappels, debout, d'une salle comble et comblée.

Ce soir, Les  deux "Dames-oiselles"  ont suspendu leur vol et ont offert un spectacle à nul autre pareil, où chaque instant est un choix artistique intime, cohérent et libre. Dans une mise en scène élégante et fluide , Rosemary Stanley et Dom La Néna, duo épuré et inspiré interprètent avec une douce intensité un répertoire hors d'age et sans frontière. L'auditeur s'abandonne au plaisir distillé par les deux voix humaines et celle du violoncelle, magnifiées par une imperceptible amplification.

A leur invitation, l'auditeur vagabonde en apesanteur dans toutes les langues du vaste monde où elles ont posé leurs ailes et récolté les chansons de leur répertoire éclectique. De de la ritournelle sud américaine au sublime "Ô solitude" de Purcell en passant par Tom Waits ou des traditionnels du folklore américain, elles composent une partition qui leur ressemble : "Enfantasque", osée, féminine, aérienne. Elles touchent la sensibilité de l'auditeur au plus haut point, et l'on peut oser ce mot précieux  à leur propos : la Beauté.










dimanche 15 novembre 2015

Non, Godot ne viendra pas.........



Godot ne viendra pas ....




Le théâtre de Morlaix affichait complet jeudi soir pour la représentation de "En attendant Godot", le chef d'œuvre de Samuel Beckett. Les trois metteurs en scène, Jean Lambert-Wild, Marcel Bozonnet (également formidablement présents sur la scène dans les rôles de Lucky et Pozo ) et Lorenzo Malaguerra ont ancré la pièce dans la réalité contemporaine sans en altérer la portée universelle. Leur choix de comédiens ivoiriens pour interpréter Vladimir et Estragon  fait penser à ces migrants dans l'attente d' un passeur pour aller ailleurs, vers la vie rêvée. ... mais c'est avant tout le caractère intemporel et universel de l'œuvre ainsi que  l'excellence de l'interprétation qui frappent.

 A la fois prisonniers et gardiens de leur attente d'un mystérieux Godot, espoir toujours remis au lendemain, Vladimir et Estragon sont en scène pendant plus de deux heures, ce qui demande une présence rare, tout comme l'écriture de Beckett exige une interprétation méticuleuse. Ici Fragass Assandé et Michel Bohiri font merveille : Souplesse des corps, beauté des voix, précisions des déplacements, ils mettent humour et humanité au service d'un texte interprété comme une partition musicale.

Ce couple interdépendant reçoit la visite d'un autre couple. Pozo et Lucky,  maître et esclave, couple très blanc, font penser à l'auguste et au clown blanc du cirque. Car cette pièce tragique est également très drôle et terrible. C'est une pièce d'une richesse inouïe qui reste en tête après le tomber de rideau et fait aimer le théâtre.











dimanche 8 novembre 2015

Jacques Villeglé au Musée et aux Moyens du Bord

Le "Retour à Morlaix" d'un flâneur inspiré

 

Jacques Villeglé

 

 

 

















Jacques Villeglé et Alain Buyse, sérigraphe

mercredi 4 novembre 2015

Hugh Coltman, gentleman (en)chanteur

Carré Magique. Lannion. 3 novembre 2015

S'il était un danseur ce serait Fred Astaire : Il en a la grâce, la maîtrise, l'élégance et la fausse facilité des grands travailleurs.

Mais c'est un englishman ( oh, so so british malgré un français superbe ) biberonné au blues qui  aborde le très casse gueule répertoire de Nat King Cole, The Unforgettable, par la face nord : Peu de "tubes", appauvri en sucre, enrichi en soul et en bonheur de jouer......

"Heaven, we're in heaven" ......What else ? 

 

 

 

 

 






dimanche 1 novembre 2015

Jeanne Added

Le Roudour

Mercredi 28 octobre 2015


"Be sentational" ouvre le set. Intensément présente et formidablement bien entourée, Jeanne Added va immédiatement à l'essentiel. Le frisson ! Est-ce sa voix ? Vibrante, précise et terriblement humaine. Elle touche, soutenue par une rythmique fiévreuse. Est-ce son rapport au public ? Authentique et savouré de part et d'autre. Est-ce la densité du propos artistique ? Un sens du contraste et de la nuance proprement renversant ? Tout cela à la fois et bien d'autres richesses encore. Le public fait le plein de sensations et salue une pépite à l'orée d'une aventure artistique qui n'a pas fini de surprendre.