dimanche 15 novembre 2015

Non, Godot ne viendra pas.........



Godot ne viendra pas ....




Le théâtre de Morlaix affichait complet jeudi soir pour la représentation de "En attendant Godot", le chef d'œuvre de Samuel Beckett. Les trois metteurs en scène, Jean Lambert-Wild, Marcel Bozonnet (également formidablement présents sur la scène dans les rôles de Lucky et Pozo ) et Lorenzo Malaguerra ont ancré la pièce dans la réalité contemporaine sans en altérer la portée universelle. Leur choix de comédiens ivoiriens pour interpréter Vladimir et Estragon  fait penser à ces migrants dans l'attente d' un passeur pour aller ailleurs, vers la vie rêvée. ... mais c'est avant tout le caractère intemporel et universel de l'œuvre ainsi que  l'excellence de l'interprétation qui frappent.

 A la fois prisonniers et gardiens de leur attente d'un mystérieux Godot, espoir toujours remis au lendemain, Vladimir et Estragon sont en scène pendant plus de deux heures, ce qui demande une présence rare, tout comme l'écriture de Beckett exige une interprétation méticuleuse. Ici Fragass Assandé et Michel Bohiri font merveille : Souplesse des corps, beauté des voix, précisions des déplacements, ils mettent humour et humanité au service d'un texte interprété comme une partition musicale.

Ce couple interdépendant reçoit la visite d'un autre couple. Pozo et Lucky,  maître et esclave, couple très blanc, font penser à l'auguste et au clown blanc du cirque. Car cette pièce tragique est également très drôle et terrible. C'est une pièce d'une richesse inouïe qui reste en tête après le tomber de rideau et fait aimer le théâtre.











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