dimanche 27 janvier 2019

people, what people?

Théâtre du pays de Morlaix, 
janvier 2019


Le spectacle commence par une pulsation qui agit comme une étincelle. Elle déclenche le geste, irrépressible, irrésistible. La musique s'intensifie et les sept interprètes, trois hommes et quatre femmes, s'élancent alors de concert. Comme des danseurs-boxeurs, Ils rebondissent  avec précision et détermination. Pendant près d'une heure ils vont se déplacer,jaillir, s'exclamer ensemble, mus par une énergie qui semble les relier comme les pièces d'un puzzle organique en mouvement perpétuel. Si par moment le groupe éclate en échappées périphériques, c'est pour mieux s'agglomérer à nouveau jusqu'au tourbillon final.

Sous perfusion sonore, le groupe évolue comme un grand corps intense, proche de la transe. Il génère une énergie motrice folle que l'intimité du théâtre magnifie. Époustouflés, les spectateurs se sont laissés emporter par elle. Où sommes nous ? Aucun indice sur le plateau nu pour y répondre. Qui sont-ils ?  "People, what people" ? ...Seule certitude :  La danse hypnotique et la formidable cohésion de cette tribu non identifiée à la vitalité sidérante.











mercredi 23 janvier 2019

Magnétique Dominique . Dominique A. au Roudour






Samedi soir au Roudour c'est une salle comble qui a embarqué pour "Eleor" ce lieu imaginaire chanté par Dominique A.  Seul en scène, il a évoqué l'enfance, les paysages et le Temps dont il creuse la substance à travers ses chansons. "Nous sommes immortels" danse-t-il, presque sur la pointe des pieds tout en ponctuant rageusement sur sa guitare électrique. Retour à la douceur de l'été parfait  dans" Comme un jour premier". Il y évoque" l'empilement, des temps éclatés". "Je suis dehors à regarder le temps qui passe sans moi"  est une des autres possibilités qui parcourent son oeuvre foisonnante.

De même qu'il allie puissance et fragilité, cris et chuchotements, il réussit avec élégance à être à la fois fidèle à lui-même et surprenant. Entre rock et chanson sa dualité est richesse et le difficile exercice du solo le révèle magnifiquement. Chaque morceau est un éclat de ce miroir tendu aux souvenirs, aux paysages réels ou imaginés, dessinant une géographie intime et ouverte à la fois. Sa présence impressionne par sa densité tellurique tempérée par ce beau vibrato, comme un léger tremblement sur sa voix tendue.

Après deux rappels  Dominique A offre au public "Le courage des oiseaux" qui fut écrite en 1991!  Cette fulgurance pure est réinterprétée sur le fil entre danse, chant A cappella et chuchotements, superbe point final d'un concert magnétique.