jeudi 15 mars 2018

Duo solaire - Pedro Soler et Gaspar Claus



 Le fils n'a pas tué le père, ni le père réduit l'insolent au silence. Ce n'était pas un duel mais un duo, un ensemble  : "Ce soir, pour nos amis bretons. Mon père et moi, on se fait des baisers sur la bouche via nos instruments de musique, sur scène, devant tout le monde" écrivait le fils avant le concert .

Samedi, le Roudour recevait Pedro Soler (le père) et Gaspar Claus (le fils) devant 150 spectateurs qui ont été transportés par l'excellence de ce duo solaire et inspiré. Dans un dialogue plein d'amour et d'intelligence musicale, le guitariste "archaïque" (selon ses termes) et l'audacieux violoncelliste  improvisateur ont fait souffler un vent de liberté sur le flamenco. Chacun à sa façon y a exprimé l'essence de cet art ancien dont ils ont restitué l'énergie, l'âpreté et l'intensité.

Quand le fils insuffle des courants d'air ascendants à cette musique de plein soleil, le père tient le motif avec superbe et précision. Quand il frôle l'atonalité, il répond par l'épure et le lyrisme contenu. Tous deux explorent ce que cet art ancien recèle dans ses profondeurs, à mille lieues des clichés et des bavardages. Ainsi défié, le flamenco s'ébroue, riche de ces turbulences, régénéré par l'audace, projeté vers le futur. Atemporel.

A l'image de leur relation père/fils, leur musique est passionnante et féconde. Elle raconte une belle histoire de transmission. Sevillanas, bulerias, ou encore ce déchirant dernier morceau qui évoque la figure de la Petenera, femme fatale qui inspira Garcia Lorca, les deux artistes ont délivré une musique bouleversante, ancrée dans Flamenco pour le plus grand bonheur des spectateurs.

 Et à la fin, c est la musique qui gagne



















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