dimanche 7 avril 2019

Les amantes

Vendredi soir, 300 spectateurs ont applaudi à tout rompre la représentation de "Les amantes". Ce fut un superbe moment de théâtre porté par Camille Kerdellant et Rozenn Fournier. D'abord il y a le texte magnifique d'Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature. Elle dresse un tableau terrible de la condition féminine dans l'Autriche ripolinée d'après guerre. C'est noir, précis et acéré, et plus c'est noir plus on rit tant le trait est ravageur. C'est effroyablement drôle et drôlement affreux sale et méchant.

Ensuite il y a ce duo de comédiennes complices qui habitent le texte au point qu'il semble écrit pour elles. Camille-brigitte et Rozenn-paula sont deux anti-héroïnes qui se battent pour s'en sortir avec l énergie du désespoir et de la nécessité. Virevoltantes, elles arborent un sourire éclatant en toutes circonstances, surtout les plus scabreuses. Leur duo est chorégraphique et même musical : Tantôt en chœur ou en léger décalage, comme en écho, elles jouent une partition digne de ce texte ciselé qui prend magnifiquement voix et corps. Chaque mot  y est essentiel, claque,et résonne . Il renvoie le spectateur à l'intolérable cruauté de la condition féminine... et humaine.

Enfin, il y a la mise en scène qui insuffle une légèreté bienvenue à cet océan de noirceur. Comme dans  un mille feuille, les séquences alternent croquant et vitriol avec juste un peu de crème. Ces délicates variations sont  au service d'un texte implacable et nécessaire qui brille dans le noir.









1 commentaire:

  1. Jacqueline bonjour , je serai ce jeudi 19 à la Salamandre ma fille Pauline y présentera 5 courts métrages ( dont celui primé au Césars 19,
    ce serait une belle occasion de nous retrouver. la séance commencera à 20H30, bien la bise.Amitié Camille

    RépondreSupprimer